Saurer M2 Octopus 10×6 et autres tout terrain à essieux pendulaires
Saurer, ça vous dit quelque chose ? Personnellement je ne connaissais pas.
Sauf qu’une étrange photo d’un tacot à 10 roues courrait depuis pas mal de temps dans les blogs Tumblr et dans Facebook et que personne ne savait mettre un nom dessus et qu’il s’agissait en fait d’un prototype Saurer, le M2 Octopus.
Cette entreprise Suisse de fonderie a été créée en 1853 par Franz Saurer. En 1862 Saurer commence à produire des machines à broder, puis des moteurs à essence pour l’industrie et l’agriculture en 1888 et finalement sa première automobile en 1896. Les automobiles seront délaissées début 1900 au profit d’autobus et de camions, la base de notre sujet du jour.
C’est en 1903 que le premier camion a été construit, 5 tonnes pour 30 chevaux…
Leur premier moteur diesel est construit en 1909, et une usine Saurer s’installe en France à Suresnes et emploi plus d’un millier de personnes…
C’est à l’occasion de la seconde guerre mondiale que Saurer s’investi dans le matériel militaire avec les camions Saurer M4 4×4, Saurer M6 6×6 et Saurer M8 8×8. Ils construiront aussi des moteurs d’avion pour Hispano-Suiza et Maurane-Saulnier.
C’est en 1982 que l’entreprise Saurer arrêtera de produire des camions militaires et civils, pour ne laisser place qu’aux métiers à tisser industriels. La firme existe encore aujourd’hui, repris par le groupe chinois JinSheng en 2013. Pour plus de détails, visitez le wiki.
Saurer M6 – 6×6
Créé en 1940, charge utile de 2,5 tonnes, 354 unités construites.
Longueur 5,44m, poids 6900 kg, Transmission Saurer 4 C, vitesse 50 km/h.
Diesel 100 ch / 73,5 kW à 1900 tr / min.
Saurer M8 – 8×8
Créé en 1942, charge utile de 3,5 tonnes, 79 unités construites.
Longueur 5,88m, poids 7400 kg, Transmission Saurer 4 C, vitesse 50 km/h.
Diesel 100 ch / 73,5 kW à 1900 tr / min.
Saurer M2 – 10×6
Créé en 1936, il n’a jamais été produit mais qui a quand même été construit et il est resté à l’état de prototype.
C’est un engin équipé d’essieux pendulaires dits anti-échouage, 2 pour être précis. Lorsque l’engin est posé sur un sol plat, ces essieux libres restent en l’air sans toucher le sol. Ils ne servent qu’en mode tout terrain pour aider à franchir des passages difficiles.
C’est l’œuvre de l’ingénieur Josef Birmans, responsable du développement, des essais et de la production de véhicules militaires chez Saurer.
L’histoire ne dit pas pourquoi le M2 n’a pas passé le stade de la production chez Saurer. Pourtant un concurrent français à lui produit des multi-roues à système pendulaire (je ne le connaissais pas non plus avant de rédiger cet article), j’ai nommé LAFFLY.
Laffly (1849-1952) était un fabricant français de camion et de véhicule utilitaire basé à Boulogne-Billancourt (92) près de Paris. Il travaillait en étroite collaboration avec la société Hotchkiss surtout pour leurs moteurs.
Les Laffly S15, S20, S25, S35, S45 et W15 – 10×6 et 8×6
Tous ces engins militaires utilisaient une base 6×6 et 1 ou 2 essieux pendulaires anti-échouage. Je ne rentrerai pas dans les détails techniques si des passionnés d’engins militaires veulent faire un article à ce propos (ou agrandir celui-ci), ils seront les bienvenus !
La seule véritable différence visible est que Laffly utilisait des petites roues pendulaires alors que Saurer en avait prévu de grandes.
Le Laffly V15 quant à lui était basé sur un 4×4 équipé de 1 ou 2 essieux pendulaires, 8×4 et 6×4.
Il y avait encore d’autres constructeurs de tout terrains avec des essieux pendulaires, à titre d’exemple ce Lorraine 28 construit sur un châssis Tatra, en 8×6…
::::::::::::::::::::::::::::::Quelques autres photos:::::::::::::::::::::::::::::::::::
Pour la petite histoire, le Saurer M4